Birdie Num Num !

Trois mois sans nouvelles... Désolée.
Mais l'inspiration n'est plus au rendez-vous.

Ma maman nous a quittés, terriblement courageuse et digne malgré la maladie qui la rongeait à nouveau depuis 3 ans.
Elle nous manque...

Aujourd'hui c'est Diwali, la fête des lumières.

On fait brûler des pétards (BEAUCOUP de bruit hier soir, et aussi pour la nuit qui vient), on allume des bougies partout, on décore sa maison avec des guirlandes lumineuses, on s'offre des paniers de friandises et de fruits secs. Et les enfants reçoivent leurs cadeaux. C'est un peu le Noël indien.

Mais d'où vient cette fête ? J'ai (patiemment) écouté Augustin, puis Pierre-Gaspard, me raconter l'histoire qu'ils avaient apprise à l'école. J'avoue que je n'ai pas retenu (ni compris) grand chose : "Et puis alors..., et puis après..., le type qui s'appelle, euh, je ne sais plus... il a reçu un épée dans le nombil... Machin est allé chercher une fleur qui va le guérir dans la montagne... Ils sont allés de Delhi au Sri Lanka à pieds... etc.
En tout cas je pense que c'est très clair dans leur tête, mais il y a encore quelques difficulté à sortir l'histoire sans confusions.

En voilà un qui pour qui ce n'est pas confus : Obama est en Inde ce week-end, et c'est le branle-bas de combat à l'ambassade américaine. Certains petits copains des garçons qui vivent sur le compound révisent leur speech d'accueil depuis plusieurs jours.

On est partis de Mumbai trop tôt pur voir les moments forts de ce festival où les pèlerins convoient des statues de Ganesh jusqu'à la mer, pour les immerger dans l'eau, mais on a pu apprécier les préparatifs. On peut toujours admirer à nouveau les photos du festival 2009 : cliquez ici.

Ici un panneau peu banal : on ne va pas sur la plage avec sa statue de Ganesh dans le pick up !

Le quartier de la mécanique. Jamais vu ça ! On désosse à la main des voitures dans les ruelles piétonnes, c'est vraiment impressionnant. C'est noir, les hommes travaillent accroupis dans l'huile de moteur, à la main ou avec quelques outils sommaires. Quelques types regardent paresseusement les autres travailler. Et chaque pièce est récupérée : magnifique, le stand des klaxons !

Les jeux du Commonwealth se sont terminés la semaine dernière. Heureusement, aucun toit ne s'est écroulé sur le public, et les choses ne se sont plutôt pas trop mal passées.

Mais aujourd'hui on règle les comptes, tout de même, car les soupçons de fraude, favoritisme et détournement d'argent pèsent sérieusement sur les organisateurs des jeux (un tapis de course loué 16.000 euros pour 6 semaines, par exemple...).

Et comme d'habitude, les belles photos du Boston Globe ! Cliquez sur la photo.

Un tour au bazar au sud de Mumbai : brocante, affiches bollywood vintage, et quelques ruelles réservées à la mécanique automobile (photos à venir).

La population est musulmane pour l'essentiel, et, à l'inverse de Delhi, on n'est pas assaillis par le vendeurs et nous pouvons nous promener sans nous sentir dévisagés.

Silence !

C'est l'heure de la sieste, à Mumbai...

Le roux est très en vue chez les hommes, musulmans ou hindous. Pour couvrir le gris, c'est le henné qu'on utilise. Le résultat n'est pas toujours très heureux mais ici, quelle belle barbe !

Tiens !? Un message de la police de Mumbai...




Regardons de plus près...



C'est pas beau, ça ?

Dernièrement nous avons passé un week-end à Mumbai, que beaucoup appellent encore Bombay (ici on dit "B for Bombay" quand on épelle un mot). Le nom n'a changé que depuis une quinzaine d'années, par volonté d'en finir avec les traces du colonialisme. Mumbai doit son nom à l'une des déesses les plus vénérées dans le Maharashtra : Mumba devi.

Un peu d'histoire : Bombay vient du Portugais "Bom Bahia" -"bonne baie", car l'Infante du Portugal offrit, comme dot à son époux Charles II d'Angleterre, ce chapelet d'îles sauvages donnant sur la mer d'Oman. Humides, couvertes de jungle et de marécages, mais peuplées depuis l'Antiquité.

De grands travaux d'assainissement et de défrichage sont entrepris et au XIXème siècle se dresse une ville mélangeant les styles victorien, moghol, et néogothique. Par la suite les façades art déco s'y ajoutent. Malraux dira de Bombay que c'est un gigantesque bazar. Et c'est tout à fait ça ! Les traces occidentales sont aujourd'hui encore bien là, mais comme happées par l'Inde. La population est un incroyable melting pot du sous-continent.

A la différence de Delhi, c'est une ville d'un urbanisme très continu. On peut marcher pendant des heures sans avoir l'impression de quitter la ville ou de changer radicalement de quartier.

Le bord de mer est très agréable, en tout cas dans les beaux quartiers, car du côté plus populaire l'odeur et la pollution sont assez difficiles à supporter. Nous n'avons pas eu le temps d'aller voir le fameux slum, le deuxième plus grand du monde, ou vit la MOITIE des habitants de Mumbai ! Il est carrément devenu partie intégrante à la la ville, et bien des habitants sont des travailleurs du secteur tertiaire, des fonctionnaires. Il fut un temps où le gouvernement offrit un logement à certains des habitants du slum, dans le but de maîtriser son développement. Les heureux propriétaires se sont empressés de revendre le bien et de retourner au slum... Ainsi on paye la dot de ses filles, le mariage de son fils, ...

Mumbai c'est la cité du cinéma Bollywood, la mecque du cinéma indien.

L'histoire récente de Mumbai est aussi ponctuée d'épisodes violents : les émeutes entre Hindous et Musulmans dans les années 1990, qui ont laissé des traces douloureuse dans les esprits. Et tout le monde se souvient des attentats de novembre 2008, au cours desquels une poignée de terroristes ont simultanément semé la terreur dans plusieurs endroits stratégiques de la ville. Nous étions en train de préparer notre déménagement à ce moment, ...

Pour notre week-end nous avons eu la chance de résider dans l'aile historique de l'hôtel Taj. Aile détruite par le feu lors de ces attentats et tout récemment réouverte. Une vue magnifique sur la mer, face à l'India Gate, petit arc de triomphe construit par les Anglais pour la mémoire de leur arrivée sur les lieux.

Bon, je me lance. Je SAIS que j'aurais dû faire un post sur le sujet depuis longtemps, mais j'ai toujours remis à plus tard...

En deux mots : vous avez dû lire dans la presse que Delhi organise maintenant les XIXèmes jeux du Commonwealth, genre de jeux olympiques pour les pays membres du Commonwealth (comme leur nom l'indique).

Depuis des années, Delhi entreprend des travaux titanesques et fort coûteux pour recevoir l'événement. On démolit, on améliore, on construit... On refait tous les trottoirs et plante des milliers d'arbustes le long des avenues. Sélectionnée en 2004, Delhi a commencé les travaux en 2007, et les a plus ou moins terminés... la veille du début des jeux, c'est-à-dire dimanche dernier.

Scandales, corruption, toits et passerelles qui s'effondrent, travaux ralentis ou endommagés par la mousson extraordinaire qui a frappé Delhi cette année, ont salement entaché la réputation du pays. Les photos édifiantes des appartements du village olympique ont fait le tour du monde : boue dans le salles de bain de marbre, lavabos rougis par les crachats de pan des ouvriers (notez qu'ils n'ont pas craché par terre), traces de pas d'animaux sur les lits !

Les travailleurs venus de toute l'Inde vivent dans des conditions effroyables : toute la famille travaille, au bord de la route, avec les jeunes enfants dans les pattes ou qui parfois donnent un coup de main (gratuit...), et dort sous une tente sur le trottoir.

Pour l'occasion, on a ramassé et envoyé en dehors de Delhi une bonne partie des chiens errants. De même pour les mendiants, à qui on aurait payé un ticket de train aller simple pour rentrer au village. Mais on sait bien que peu à peu ces gens vont revenir, car au village c'est pire !

Sur les 20.000 volontaires, la moitié a disparu dans la nature (embarquant le bel uniforme offert par les organisateurs), sans doute plus tellement enthousiastes à participer au fiasco.

Et les organisateurs de continuer à dire, jusqu'au dernier moment : "tout va bien, tout sera prêt à temps..."

Petite anecdote amusante  qu'on tient d'un ami journaliste de Delhi : aux compets de boxe, TOUS les boxeurs étaient au-dessus du poids autorisé. Un truc inimaginable... jusqu'à ce qu'on se rende compte que la balance était déréglée...

Quelques belles photos du Boston Globe sur les préparatifs : cliquez sur la photo

Mais bon, au final les choses ne se passent pas trop mal. On a eu une belle cérémonie d'ouverture - en présence du Prince Charles lui-même ! - dont je vous laisse découvrir certains passages ici (j'aime beaucoup le chanteur kitchissime). Séance de Mehndi (peinture du henné sur les mains) particulièrement réussie.

Et ici un beau moment de percussions, avec notamment un jeune prodige (de 7 ans seulement !) du Kerala.

A Kowloon, en face de l'île de Hong-Kong, on peut se promener sur l'Avenue of Stars : Une longue promenade le long de l'eau, avec des plaques au sol pour les célébrités du cinéma local. On l'a faite en partie sous la pluie (la mousson...).

Le manège de l'Ocean Parc de HK vaut le détour : que des adultes dessus (plus mes enfants) !




Les grands frères enchantés de devoir accompagner Camille :




Pas mal de touristes indiens, à Hong-Kong.

Et vue, le soir, de Victoria Pic

Mine réjouie de petite fille à Ocean Parc...

C'est le grand parc d'attraction de Hong-Kong, version chinoise de Disney Land.
C'était top !
Mes enfants se sont allègrement fait tripoter les cheveux (même le grand Antoine !) par des mains chinoises. Une femme en particulier a vraiment été intriguée par les poils de la nuque de mon ainé, qui s'est bien concentré pour rester zen (zenitude indienne sans aucun doute).