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Birdie Num Num !
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11 mai 2009

Les langues (3) : les familles

Les langues en Inde, c'est un peu le jeu des 7 familles, sauf qu'il y a en a 4, avec des noms pleins de poésie : la famille indo-aryenne, la famille dravidienne, la famille austro-asiatique et la famille tibéto-birmane.

Les deux dernières sont plutôt éparses. La famille tibéto-birmane a surtout pour elle de regrouper des langues des environs de l’Himalaya, mais pas de réelle unité linguistique. La famille austro-asiatique est constituée de langues parlées dans des enclaves montagneuses ou forestières du centre et de l’est du pays, par des tribus qui n'ont pas de tradition écrite... Ok, on n'est pas vraiment dans la communication de masse avec celles-là,  même s'il se trouve tout de même 6 millions de personnes pour parler santali, ce qui fait toujours plus que le danois !

Malayalam

La famille indo-aryenne et la famille dravidienne penchent clairement du côté des familles nombreuses, voire très nombreuses. En gros, les langues dravidiennes sont celles qu'on parle dans le sud de l’Inde. Elles sont assez anciennes (le tamoul était déjà parlé au début de notre ère) et manifestement sui generis. La plus répandue est le télougou (70 millions de locuteurs) dans l’Andra Pradesh (au sud du Bengale), suivi du tamoul (60 millions) au Tamil Nadu, du kannada au Karnataka et du malayalam au Kérala (35 millions chacun).

La famille indo-aryenne, héritière du sanskrit et dominante dans le tout le nord du pays, fait elle-même partie de la grande famille indo-européenne, ce qui lui donne une certaine proximité avec le latin et nos propres idiomes. Elle aussi est tout ce qu'il y a de vénérable : les plus vieux traités de sanskrit connus sont du VIème siècle avant JC. Les membres vivants de la famille sont l'hindi (parlé par environ 300 millions de personnes, pour l'essentiel sithindi_scriptuées dans un losange d’un million de km2 autour de Delhi), le bengali (70 millions, dans le Bengale occidental, autour de Calcutta: c'est la langue des intellectuels - le Brahmane bengali étant souvent présenté comme la quintessence de l’intellectuel indien, comme le Nobel de littérature Rabindranath Tagore, le grand cinéaste Satyajit Ray ou le Nobel d’économie Armartya Sen), le marathi (encore 70 millions, dans la région de Bombay, cette fois), l’ourdou (50 millions), le gujarati (45 millions), l’oriya (30 millions), le punjabi (25 millions), l’assamais, le cachemiri, le sindhi, le konkani, le népali et même le sanskrit... pour s’en tenir aux langues reconnues par la constitution.

Étonnamment, plusieurs siècles de contiguïté ont fini par octroyer des traits communs aux langues de ces quatre familles qui ne sont pourtant génétiquement apparentées en rien: l’ordre des mots, l’absence du verbe avoir... Apparemment, les langues indo-aryennes modernes se sont même tellement éloignées du sanskrit qu’elles seraient désormais plus proches de leurs voisines dravidiennes... Reste qu'on fait parfois un peu exprès de se distinguer. Le hindi et l'ourdou sont considérés comme deux langues différentes alors qu'il s'agit en réalité d'une seule et même langue, écrite dans deux alphabets différents (un peu comme le serbe et le croate, selon qu'on écrit en cyrillique ou en alphabet romain). Mais l'une est parlée par les Hindous, l'autre par les Musulmans...

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Commentaires
A
C'est au programme ! Pour l'instant, seulement des bribes en l'entendant par-ci par-là. Mais les méthodes et les bonnes résolutions (de prendre des cours) sont là. On vit très facilement sans, mais commencer à comprendre et lire doit ouvrir tout de suite plein de nouvelles perspectives...
M
C'est presque à en perdre son latin !!!! Vous apprenez de bribes d'hindi ?
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