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Birdie Num Num !
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19 février 2009

Petits boulots

Après l'homme sèche-cheveux (voir post du 9 février), j'ai rencontré ce matin "l'homme-pince", chez le coiffeur -encore, diront certains  !!! Euh... juste pour un brushing, c'est tout à fait exceptionnel (hum). Donc pendant que l'un tient la brosse (ET le sèche-cheveux, cette fois), un autre tient la mèche qui gêne. A la place de la pince à cheveux.

Ici point de sots métiers. Beaucoup sont prêts à travailler coûte que coûte plutôt que de rester inactif (et sans salaire, dans le fond ça se comprend). Donc un type peut traverser la ville pour planter un clou. Le moins qu'on puisse dire est qu'on a pas mal de petits problèmes techniques (plomberie, électricité...) mais des solutions à la pelle et infiniment plus rapides (et meilleur marché) qu'en Europe. Une balançoire fabriquée sur mesure en trois jours (je veux dire, 3 jours seulement après avoir émis le désir), des stores sur mesure cousus et fixés dans toute la maison en moins d'une semaine...

Une autre explication du grand désir de travailler des hommes, surtout (fournie par ma cook qui a une grande connaissance de l'âme humaine indienne) : les hommes ne supportent pas de rester à la maison, c'est mauvais pour leur virilité. Bobonne lui tombe dessus sans arrêt : "puisque tu ne travailles pas aide-moi avec les enfants, le ménage, ... !". Donc aucun intérêt à rester chez soi -surtout avec 5 enfants dans 15 m2.

Même le dimanche et les jours fériés, tout petit boulot supplémentaire est bon à prendre. Certains ont un job sieste_rickshaw le jour et un autre la nuit. D'autres en cumulent 3 ou4 ! On comprend qu'ils s'octroient une petite sieste dès   que l'occasion se présente. On voit des gens dormir dans des endroits étonnants, parfois : sur un chantier, au bord d'une avenue très passante et bruyante, sur un rond-point (au passage les ronds-points sont très jolis, vers chez nous : des petits coins de verdure très travaillés et agréables).

Malheureusement beaucoup d'enfants travaillent, pour l'essentiel dans les secteurs du petit commerce et de la domesticité, et sans ça beaucoup de familles ne pourraient survivre, malgré les programmes d'aide des gouvernements pour encourager la scolarisation de tous les enfants (notamment la fourniture gratuite d'un repas à l'école). Parfois je m'imagine mon Pierre-Gaspard vendre des chapatis au marché...

Les quatre cinquièmes de l'économie sont informels, ce qui crée un joyeux bazar mais permet une flexibilité inouïe. Evidemment, pas de sécurité de l'emploi, quasi pas de protection sociale (seulement 7% des employés en bénéficient). Parfois l'Etat aide notamment les femmes isolées. Par exemple ma femme de ménage, Fatima, qui élève seule ses deux grands enfants, touche une aide. Mais il lui faut une journée entière pour aller récupérer cet argent, donc pour ceux qui bossent chez des employeurs pas sympas, impossible de prendre une journée sans se faire renvoyer...

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